C’était une des grands résolutions du sixième Congrès national du MST: pour renforcer la lutte du mouvement, retourner à la base, renforcer l’organisation des acampamentos et assentamentos, prioriser la formation des militant-e-s. À Sergipe, une petite équipe composée de militant-e-s du MST de tout l’Etat a repris ce travail depuis une année: elle visite les campements dans toutes les régions de l’Etat, y passe deux ou trois jours, dormant sur place, y discute avec les familles, organise moments de formation, de débat, d’apprentissage et de culture – les noite culturais (« nuit culturelle », avec nourriture, musique et danse de la région) y sont animées. Les familles luttent à mains nues contre une société qui les appauvrit et les exploite. Mais elles nous reçoivent toujours de la meilleure manière, avec des repas qui sont des festins.
Ce week-end, c’était au tour du campement Antônio Conselheiro, voisin de la ville de Glória – pour nous, presque la maison. Incroyable comme ces journées renforcent la détermination et la lutte de ces familles si courageuses – en l’occurence, elles campent au bord d’une route principale depuis quatre ans.Les discussions sont organisées dans un baraquement, sous la chaleur intense des bâches de plastic noir chauffées par le soleil sans pitié du Sertão de Sergipe. On s’assied sur des bancs, par terre, ou on reste debout. Les moyens sont restreints, mais les volontés sont grandes.
Pour nous, ce sont des plages d’immense apprentissage – et les meilleurs moments vécus ici au Brésil.