Jeudi dernier, 25 juillet, 15 000 Sans Terre dans la rue à Sergipe, pour exiger une fois de plus la Réforme Agraire et des améliorations pour les petits paysans. Sous une pluie battante, une marche déterminée.
Trois jours auparavant, 250 militant-e-s occupaient la Cohidro, Compagnie d’irrigation de l’Etat, pour revendiquer un territoire irrigué dans la région métropolitaine de l’Etat, le périmètre Jacarecica II. Le terrain était promis aux petits agriculteurs suite à la construction d’un barrage dans la région, mais une grande partie des lots a été repassée à des entreprises (dont SAMAM SA, concessionaire de Fiat dans l’Etat) et grands propriétaires qui y pratiquent la monoculture intensive de canne à sucre, destinée à l’usine de la famille Franco, une des plus puissantes – depuis la colonisation – dans l’Etat. En termes d’emploi, la monoculture de canne-à-sucre n’engendre que des emplois temporaires, lors des 3 récoltes de l’année. Les coupeurs sont payés au poids. Les champs sont brûlés pour augmenter la vitesse de la coupe, ce qui détruit les sols.
Parmi les occupants de la Compagnie d’irrigation Cohidro, les 220 familles du campement Tingui, qui occupent un terrain dans le périmètre depuis 17 ans! Un juge a donné un ordre d’expulsion pour le 29 août. La situation est donc critique. Ce campement est le plus ancien de l’Etat, sa lutte est donc emblématique. Une expulsion des familles serait un signal terrible pour les Sans Terre dans l’Etat. Les semaines à venir seront tendues. A l’image de la conjoncture dans les campagnes brésiliennes.