Les conducteurs et la périphérie s’en mêlent

GEDSC DIGITAL CAMERAA Aracaju, comme dans le reste du pays, les mobilisations continuent: manifestation à nouveau jeudi dans les rues de la ville, réunissant environ 2000 personnes. Deux nouveaux éléments, intéressants, à noter: les conducteurs et les personnes qui vendent les billets (cobradores) dans le bus menaient en même temps (de jeudi à vendredi) une grève accompagnée d’un blocage de plusieurs des terminaux de bus dans la ville, entraînant des embouteillages énormes. Les salarié-e-s de l’entreprise VCA (une des entreprises à laquelle la préfecture d’Aracaju sous-traite le transport public) protestaient contre le non-paiement par l’entreprise, depuis plus de deux mois, de leurs vacances et de leurs tickets alimentation. Le jornal de la cidade, un des trois principaux journaux dans l’Etat titrait hier, préocuppé: « Aracaju vit une journée de chaos. », soulignant que « jamais la ville n’avait été paralysée de cette manière. »

Hier vendredi, les habitant-e-s d’un quartier de la périphérie d’Aracaju, très pauvre et complètement abandonné par la préfecture, celui de Santa Maria, réalisaient aussi une mobilisation revendiquant une amélioration dans les secteurs des égoûts, de l’accès à la santé, des écoles et du transport. Un habitant s’exprimait dans le Jornal de la Cidade (29 juin 2013): « Nous souffrons trop de l’abandon dont le quartier Santa Maria a toujours été l’objet, mais la préfecture va devoir nous écouter. Nous ne resterons plus muets. Cela fait une année que nous n’avons pas de dentiste dans les environs, la majorité des rues ne sont pas goudronnées, et quand elles le sont il y a plus de trous que de goudron. » A noter: environ 40% des foyers brésiliens ne sont pas reliés à un système d’égouts. Des jeunes des associations de hip-hop militant de Santa Maria participaient aussi aux manifestations.

A Fortaleza, capitale de l’Etat du Ceara (Nord-Est), des habitant-e-s des quartiers pauvres périphériques participaient aussi à la manifestation jeudi devant le stade Castelão – rénové entièrement, moyennant l’expulsion de nombreux habitants du quartier – durant le match Espagne-Italie. Le peuple qui manifeste en-dehors des stades est nettement plus représentatif des Brésilien-nes. Regardez les images: que des blancs dans les stades, pas grand chose à voir avec la diversité de la population brésilienne!

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