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Il y a 10 jours, le Journal télévisé de la Globo, le plus vu du Brésil, traitait comme des vandales les premiers manifestants contre l’augmentation du prix des billets de bus en ville de São Paulo. Le gouverneur de l’Etat de São Paulo, Geraldo Alckmin (PSDB) envoyait la Police Militaire leur casser la gueule. Le nouveau préfet de la ville de São Paulo, Fernando Haddad (PT), condamnait aussi les « violences » des manifestant-e-s. Après 10 jours de montée en puissance des manifestations, malgré la répression brutale – qui ont réuni hier (le 17 mai) 230 000 personnes dans tout le pays, les mêmes devaient reculer et reconnaître le caractère « légitime » du mouvement – tout en refusant de baisser le prix des transports. Les mobilisations continuent.
Aux revendications, centrées sur le prix des transports publics – qui recoupe celui du bas niveau des salaires, de la réorganisation exculante des villes, de l’augmentation des inégalités qui continue, etc. – s’ajoutent des dénonciations nombreuses contre les investissements énormes pour les infrastructures de la Coupe des Confédérations et de la Coupe du Monde – alors que santé, éducation et transports publics sont délabrés. Le mouvement, comme le disent de nombreux commentaires, « réveille » le Brésil. Un gigantesque ras-le-bol s’exprime. De quoi défriser les discours sur le « Brésil classe moyenne », dans lequel tous les problèmes sociaux seraient en voie de résolution… Selon l’hebdomadaire Brasil de Fato, proche des mouvements sociaux, il s’agit du plus fort mouvement de jeunes depuis 20 ans dans le pays. A noter aussi que, ces derniers jours, deux mobilisations étaient organisées par les Comités remettant en cause les méga-projets pour la Coupe du Monde, pour tenter de bloquer l’accès aux stades de la Coupe des Confédérations à Rio e Brasilia. A suivre.