Les mobilisations des Journées d' »Avril rouge » commenceront d’ici peu dans les campagnes brésiliennes. Le mois d’Avril a été choisi pour commémorer le « Massacre d’Eldorado de Carajas », lorsque 150 hommes de la Police Militaire de l’Etat du Pará (Nord du pays) assassinaient 21 militant-e-s du Mouvement des Sans Terre (MST) et en blessaient 60, le 17 avril 1996. Le MST réalisait ce jour-là une manifestation revendiquant la réforme agraire, aux abords de la ville d’Eldorado de Carajás, dans l’Etat du Pará (Nord du pays).
17 années plus tard, la violence est toujours omniprésente dans les campagnes brésiliennes. Selon la Fondation Right Livelihood Award (ou Prix Nobel alternatif), le nombre de militant-e-s du MST et de la Commission Pastorale de la Terre (CPT, liée à l’Eglise catholique et défendant les travailleurs sans-terre) ayant subi des menaces a augmenté de 177,6% – de 125 à 347. Cette augmentation a motivé la venue d’une délégation de la Fondation au Brésil, du 1 au 4 avril prochains.
La situation est particulièrement grave dans l’Etat du Pará, qui détient d’autres tristes records: celui de l’Etat brésilien comptant le taux le plus élevé de travailleurs en situation d’esclavage, du taux le plus élevé de menaces à des militant-e-s des droits de l’homme. L’Etat représente aussi à lui tout seul 40% de la superficie totale de forêt déboisée au Brésil.
Derrière les assassinats et les menaces, on retrouve presque toujours les grands propriétaires ou les entreprises désireuses de défendre leurs énormes propriétés. A cette violence se rajoute celle des forces de l’ordre. Le 26 mars dernier, la Police Militaire expulsait violemment 68 familles d’un campement du MST dans la municipalité de de Igarapé-Açú (Etat du… Pará).
Violence et impunité règnent encore en maîtres dans les campagnes brésiliennes.
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