Le 7 septembre dernier, pour la dix-huitième année consécutive, le Cri des Exclus retentissait à travers tout le Brésil. Lancée par des secteurs progressistes de l’Eglise catholique, la mobilisation se tient à l’occasion des festivités célébrant le jour de l’Indépendance du Brésil (7 septembre 1822), et fait entendre la voix des « Exclus »: de fait, la majorité de la population du pays, sans-terre, sans-toit, pauvres privés d’accès à une éducation et un système de santé de qualité, travailleurs sur-exploités, etc.
A Aracaju, les sans-terre du MST, les sans-toit du MOTU, les ambulanciers en grève du SAMU, les travailleurs de la santé et de l’éducation, les étudiants en lutte pour une école publique de qualité ont manifesté à la suite du cortège officiel – formé par un défilé des troupes de la police, puis des écoliers. Les syndicats d’enseignants (professeurs d’universités en grève, professeurs de l’école obligatoire et des collèges en lutte pour le respect du plancher salarial) étaient particulièrement combatifs. Ils revendiquaient notamment l’investissement de 10% du Produit intérieur brut (PIB) pour l’éducation.
Quand la manifestation s’est approchée de la loge du gouverneur Marcelo Déda (PT, parti des travailleurs) et de sa suite, ce dernier a fait augmenter le son des haut-parleurs officiels pour qu’il couvre les revendications des exclus. Tout un symbole.