Du 9 au 13 juillet dernier, le secteur de production du MST-Sergipe consacrait un séminaire de formation à la question du développement d’une agriculture biologique dans l’Etat.
Un défi qui commence à être relevé dans quelques assentamentos du MST. Mais qui a affaire à forte partie: les entreprises agro-alimentaires, qui contrôlent toujours plus de terres au Brésil, font un usage immodéré des pesticides et autres engrais chimiques. Conséquence: le Brésil est devenu le détenteur d’un triste record: celui du plus gros consommateur de produits agrotoxiques au monde: en moyenne 52 litres par habitant en 2011! Des substances interdites dans de nombreux pays en raison de leur dangerosité, comme l’Endosulfan (interdit dans 45 pays) et la Cihexatine (interdite dans l’Union européenne, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et au Japon, entre autres) sont encore dispersées dans les campagnes brésiliennes – parfois par voie aérienne!
Une utilisation qui pose d’énormes problèmes de santé publique, tant pour les personnes directement exposées à ces produits – les travailleurs ruraux – que pour les consommateurs des aliments contaminés. Une bombe à retardement est amorcée: des études universitaires ont démontré récemment une élévation du nombre de certains types de cancer (notamment du sein) au Brésil, liée à la consommation croissante de substances agrotoxiques.
Le développement d’une agriculture biologique se heurte pourtant à de nombreux obstacles. Pas seulement au niveau des grandes entreprises de l’agro-alimentaire, mais aussi des petits agriculteurs, poussés à la consommation de pesticides et engrais chimiques par les grandes entreprises productrices – DOW, Syngenta, Bayer, Monsanto, etc. -, qui font du marketing permanent jusque dans les régions les plus reculées. Mais aussi le gouvernement et les banques, qui lient souvent l’obtention de crédits aux agriculteurs l’utilisation de produits agrotoxiques, supposés améliorer la productivité des récoltes!
Le MST mène depuis l’année dernière une campagne nationale sur ce thème. Elle a déjà eu un impact certain. Mais le chemin reste long.