La manif des 80 000 au coeur de Rio…
« Le peuple se lève » (O globo, 20 juin 2012). Le 20 juin dernier, la plus grande manifestation au Brésil depuis 1989 réunissait 80 00o personnes au coeur de Rio. Le MST et ses confrères-soeurs de la Via campesina et la Marche mondiale des femmes s’y distinguaient par leur organisation, leur combativité, et leur tentative de donner une orientation politique à un événement – le Sommet des peuples – jusque là très disparate. Le discours de João Pedro Stedile, leader du MST, a résonné comme un coup de tonnerre dans la foule: « Au Sommet du G20, la présidente du Brésil Dilma Rousseff vient d’annoncer une contribution de 20 milliards de dollars au sauvetage des banques européennes. Alors que, dans notre pays, les professeurs sont aujourd’hui en grève pour revendiquer des conditions salariales dignes. C’est inacceptable ». Stedile traçait ensuite des lignes directrices pour la mise sur pied d’une résistance digne de ce nom au rouleau-compresseur du capitalisme mondialisé: « On ne peut pas parler de la crise climatique sans parler de ses responsables: les propriétaires des entreprises transnationales, qui ont nom et prénom ». Conséquence: « Les peuples du monde entier doivent s’allier pour mener ensemble la lutte contre ces transnationales. Le Sommet des peuples de Rio peut être le point de départ d’une telle alliance ». Son appel sera-t-il entendu? Une chose est sûre: pour l’instant, aucun des mouvements présents au Sommet des peuples n’a la même maturité politique et organisationnelle que le Mouvement des sans-terre…