Le campement du MST dans le Sambódromo de Rio
«Une grande fête globale». C´est ainsi que le quotidien carioca O Globo (18 juin 2012) caractérisait la tenue en parallèle de la Conférence des Nations-Unies sur le développement durable (dite Rio+20) et du Contre-Sommet des peuples. Pour ceux qui ont fréquenté les innombrables tentes du Contre-Sommet – dans le très chic aterro do Flamengo, avec une vue imprenable sur le Pain de sucre – le qualificatif n’est pas tout à fait déplacé: l’impression est celle d’un grand festival fourre-tout et trés décentralisé, dans lequel chacune des organsiations présentes y va de son marketing, des panneaux solaires à la philosophie Hare Krishna.
Heureusement, une partie des mouvements sociaux présents a décidé de faire autre chose de cette semaine: un moment fort de mobilisation contre les responsables de la profonde crise sociale et environnementale que traverse le capitalisme.
Le Mouvement des travailleurs ruraux sans-terre (MST) a joué un rôle moteur dans ce processus, en passant littéralement la semaine dans les rues: aux côtés de la manifestation de la Marche mondiale des femmes à l’ouverture du Sommet, devant le siège de l’entreprise transnationale Vale (minération), sous les fenêtres des ex-tortionnaires de la dictature militaire (1964-1984), dans la favela Vila Autodromo pour soutenir ses habitant-e-s, menacé-e-s d’expulsion, au coeur-même de l’espace officiel du Rio+20 pour dénoncer les mutlinationales de l’agronégoce par une action coup-de-poing, et bien sûr dans les rues de Rio lors l’énorme manifestation du 20 juin.
Le fil rouge de ces mobilisations: la dénonciation du coeur-même de la crise actuelle, la main-mise des grandes entreprises transnationales sur la planète.